lundi 18 avril 2011

PARANOIA

«Clematis Vitalda; cela sonnait bien, cela donnait de l'espoir...On pouvait y croire, et pourtant... C'était bien avant que le ciel ne s'éteigne. La lumière baissait mais l'espoir demeurait. Les scientifiques avaient promis qu’elle serait parfaitement adaptée à ce nouvel environnement. Ils ne se sont pas trompés...»


Tel pourrait être le début du scénario menant vers une fin ultime et totale dont les images de la série témoigneraient.
S’inspirant de l’univers post-apocalyptique de la science fiction, lui même nourri des peurs que nos sociétés ont de leur propre fin, cette série photographique empreinte au genre ses thèmes récurants : peur d’une troisième guerre mondiale après la seconde, peur de l’hiver nucléaire inhérent à la guerre froide, peur du désastre écologique ultime d’aujourd’hui... Toutes ces peurs se retrouvent ici : l’absence de lumière de l’hiver nucléaire, les restes fossilisés de la civilisation, les plantes dégénérées envahissant tout...
Surgissant d’une nuit d’un noir total, des formes mal définies et grouillantes éveillent un malaise, dessinent des silhouettes figées, composent des amas pétrifiés, constituent des allégories monochromatiques issues de contes fantastiques et stimulent nos peurs primitives et enfantines. Il en résulte qu’une sourde angoisse émane de ces images.
Pourtant, cette fiction n’est composée que d’éléments réels. La plante récurante dans chacune de ces photographies, existe bel et bien. Elle prolifère même dans toutes les zones où l’homme se retire. Entre nos ponts et nos autoroutes, dans nos décharges et nos terrains vagues. Comme en attente de cette apocalypse depuis si longtemps annoncée.




jeudi 24 mars 2011

APRÈS 6 MOIS...

Après 6 mois sans produire d'images personnelles, à regarder, émerveillé, ma fille grandir, à répondre à des commandes, j'ai senti le besoin croître en moi de prendre l'air... Besoin de me nourrir de nouveaux horizons, de grands espaces... Envie d'images aussi, de paysages surtout, de montagnes en particuliers.
Un voyage en Ecosse prévu et annulé venait s'ajouter à une frustration grandissante.
Nous sommes en hiver. Il neige partout sur le nord de l'Europe et nous partons en famille pour la Belgique... Toujours plus loin des montagnes souhaitées, imaginées et rêvées...
Je passe tous les détails des autres contrariétés de fin d'année. Le bonhomme est fatigué... Je vais marcher dans cette campagne méconnaissable couverte d'un manteau neigeux digne de la sibérie. En moi toujours cette frustration et cette envie de cimes... Mon appareil tout de même avec moi, je prend deux trois vues sur cet univers blanc. Des images assez banales, un goût de déjà vu...
Et puis là, en bord de chemin, dans cette univers plat, un relief. Il est blanc comme le reste, mais tout de même il dépasse.
Je m'approche, et pour je ne sais plus quelle raison (sûrement un peu de neige entrée dans ma chaussure) je me baisse... La perspective change et le monticule surgît, presque instantanément l'enfant en moi retrouve son terrain d'antan quand son imaginaire faisait d'un Rien un Tout. Le Moi adulte se met à y croire à nouveau. Mon imaginaire prend possession du réel en s'y projetant et c'est cela que mon oeil voit... Des Montagnes