lundi 18 avril 2011

PARANOIA

«Clematis Vitalda; cela sonnait bien, cela donnait de l'espoir...On pouvait y croire, et pourtant... C'était bien avant que le ciel ne s'éteigne. La lumière baissait mais l'espoir demeurait. Les scientifiques avaient promis qu’elle serait parfaitement adaptée à ce nouvel environnement. Ils ne se sont pas trompés...»


Tel pourrait être le début du scénario menant vers une fin ultime et totale dont les images de la série témoigneraient.
S’inspirant de l’univers post-apocalyptique de la science fiction, lui même nourri des peurs que nos sociétés ont de leur propre fin, cette série photographique empreinte au genre ses thèmes récurants : peur d’une troisième guerre mondiale après la seconde, peur de l’hiver nucléaire inhérent à la guerre froide, peur du désastre écologique ultime d’aujourd’hui... Toutes ces peurs se retrouvent ici : l’absence de lumière de l’hiver nucléaire, les restes fossilisés de la civilisation, les plantes dégénérées envahissant tout...
Surgissant d’une nuit d’un noir total, des formes mal définies et grouillantes éveillent un malaise, dessinent des silhouettes figées, composent des amas pétrifiés, constituent des allégories monochromatiques issues de contes fantastiques et stimulent nos peurs primitives et enfantines. Il en résulte qu’une sourde angoisse émane de ces images.
Pourtant, cette fiction n’est composée que d’éléments réels. La plante récurante dans chacune de ces photographies, existe bel et bien. Elle prolifère même dans toutes les zones où l’homme se retire. Entre nos ponts et nos autoroutes, dans nos décharges et nos terrains vagues. Comme en attente de cette apocalypse depuis si longtemps annoncée.